L’empathie, le pouvoir de l’accueil…


Je sors d’un stage de 2 jours sur l’empathie et le pouvoir de l’accueil. Je dirai le pouvoir de la présence. Mais est-ce si facile d’être présent ? Présent à soi et présent à l’autre ? Je ne le pense pas, même s’il existe un milliard de stratégies.

Un exemple tragique : je parle à quelqu’un et explique que mon père est malade et que cela me stresse énormément, la personne en face, bien intentionnée, toujours, me répond, « Ah mais moi, tu sais, ma grand-mère... »  etc…
Autre exemple tragique : je parle de mon fils, avec qui je me suis engueulée fortement, que j’ai trouvé ça super violent, et que je me sens super triste d’en être arrivée là, et la personne en face, (bon ok, une autre !) toujours bien intentionnée, me répond : « oui mais c’est normal qu’il fasse ça, c’est un ado !!! »
Et là, comment je me sens ? Mais c’est une catastrophe !! Au secours !! Je ne me sens, ni écoutée, ni prise en compte et pas du tout aidée, ni soulagée !! Au secours ! Au secours !! c’est même pire qu’avant !! J’aurai mieux fait de me la fermer ! 

Une de mes premières enseignante en CNV, nous disaient, la plupart du temps, les gens ont besoin d’empathie lorsqu’ils sont mal. Ni besoin de solutions, ni besoin de commentaires, ni besoin d’aide, ni d’explications, ni d’analyse, ni de bons conseils … Juste une présence. Juste un reflet. Car elle a la croyance que l’être humain a toutes les capacités pour trouver la force en lui-même et les solutions en lui-même.

En même temps, donner de l’empathie à quelqu’un qui n’en veut pas c’est aussi infliger un truc que l’on impose.. Alors où est le juste milieu ?

C’est quoi l’empathie ? C’est quelque chose qui nous sert à être en relation et à savoir ce qui se passe pour l’autre (En tout cas en CNV). C’est quelque chose de l’ordre du perceptible, du sensible, ça résonne à l’intérieur de nous. L’autre a l’expérience de ce que vit la personne en face, il fait une expérience de ce que cette personne peut vivre, mais il n’est pas cette personne. C’est quitter notre propre réalité, pour rejoindre l’autre sur sa colline. Ce n’est pas une compréhension mentale de l’autre mais plus quelque chose de l’ordre du ressenti qui fait que nous restons en relation, en connexion.

Cela se manifeste par une posture, une attention particulière, un regard yeux dans les yeux, mais pas forcément plus.. Cela s’allume à l’intérieur sans qu’on le sache. L’attention est multi sensorielle. C’est un mouvement vers l’autre. C’est, peut-être, juste de la considération ? Mais pour faire ou être tout cela, ne faudrait-il pas être en empathie envers nous-même ? Se relier, d’abord, à soi ? En fait, l’empathie c’est faire en sorte que la personne vive son truc le mieux possible, tout en étant accompagnée. Il n’y a rien à faire, car la réalité de l’autre est fondamentalement inaccessible.

Dans mes 2 exemples, j’aurai juste aimé que l’on démontre un intérêt pour ma souffrance, et pas que l’on me parle d’un tiers, ou que l’on dédramatise la situation. J’avais juste besoin d’être prise en considération dans ma souffrance de l’instant. J’ai aussi la croyance, à l’intérieur de moi, que tout passe, que tout à un début et une fin.

Alors, puissions nous être, présent à nous-même pour être présent à l’autre. Juste dans un état d’être. Juste par notre présence et notre posture d’écoute. C’est ce dont nous avons le plus besoin en tant qu’être humain.

Laure Fontaine
www.maison-du-soin.com
Un Retour à Soi

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