Je viens juste
de perdre ma grand-mère paternelle, qui m'était très chère. Dans sa 100ème
année ! Elle m'a appris énormément de choses sur la spiritualité et la
vie, elle était très croyante et c'est aussi grâce à elle si je suis ce que je
suis. Je ressens énormément de gratitude envers elle et mon grand-père et je
mesure aujourd'hui combien la cohésion de la famille est importante pour moi.
J'ai aussi un
grand besoin de prendre le temps pour honorer mes ancêtres, en en passant par
des rituels. C’est très personnel, et je mesure combien cela est important pour
moi.
« Oh !
Elle a eu une belle et longue vie... C'est aussi ça la vie... elle était très âgée... »
me direz-vous ! Certes, et tous ces mots réconfortants me touchent et me
font du bien. Il n'en reste pas moins que j'ai un deuil à faire... Le deuil de la
personne d’une part, de l'histoire que j'ai vécu avec elle, et de ce que
j'aurais encore pu faire avec elle d’autre part.
Dans la vie,
nous devons toujours faire le deuil de quelque chose, c'est-à-dire le deuil de
quelque chose qui s'est passé ou que l'on a vécu. Nous ne pouvons pas faire le
deuil de "rien". Pour toute chose qui nous arrive, bonne ou mauvaise,
il faut accepter qu'elle soit terminée.
Le deuil est
un mécanisme de survie. Nous devons faire des milliers de deuils successifs.
Les étapes du deuil
Le concept est
très populaire, c’est souvent l’une des seules choses, que l’on connaît à
propos du deuil. Mais tout le monde ne parle pas des mêmes étapes, phases ou
stades. Selon les auteurs et les modèles théoriques choisis, le nombre d’étapes
peut varier de trois à sept !
Le modèle le
plus connu est, sans doute, celui d’Elisabeth Kübler-Ross, une psychiatre
pionnière dans le mouvement des soins palliatifs. En 1969, elle décrit pour la
première fois, un processus psychologique qui passe par 5 étapes différentes.
Cependant, représenter le
deuil en une succession d’étapes peut laisser croire qu’il s’agit
d’un processus linéaire où l’on passe inévitablement par l’étape 1
puis l’étape 2, 3 et ainsi de suite. C’est une idée fausse que
combattent les auteurs mêmes de ce modèle (Elisabeth Kübler-Ross &
David Kessler), dès l’introduction de leur ouvrage “Sur le chagrin et le
deuil” (On grief and grieving : finding the meaning of grief through the five stages of loss, 2005), avec David Kessler, trad. Joëlle Touati, Éditions Jean-Claude Lattès, 2009):
« Depuis que nous avons présenté ces cinq phases du deuil, il y a trente ans, leur définition a évolué, car ces notions ont parfois été mal comprises. Jamais il n’a été question de diviser l’évolution d’un processus complexe en paliers clairement distincts les uns des autres. […] Tout le monde ne passe pas forcément par ces cinq étapes et les réactions ne suivent pas toujours le même ordre. »
Elisabeth Kübler-Ross & David Kessler
En effet, comment
réduire un processus aussi complexe et singulier, fait d’allers-retours et de
mouvements contradictoires, en grandes étapes ?
Sans vouloir
hiérarchiser les étapes, voici un cheminement par lequel il est communément
admis que nous pouvons passer, sans contrainte de durée, et dans un ordre qui
peut varier et fait souvent d’aller et retour entre les différentes étapes.
→
Le
choc
→
Le
déni
→
La
colère / la douleur
→
Le
chagrin / la tristesse
→
La
réflexion / Marchandage – l’étape du si : « ah !!!!!!!!! Si…,
j'avais fait ça, cela ne serait pas arrivé ! »
→ La solution / Résignation : « et
si je faisais ça, cela changerait peut-être la donne... »
→
L'acceptation,
le pardon, le fait de se dire que c'est comme ça... Et que l'on ne peut plus rien
faire à part être bien avec ce qui est.
Il peut
souvent y avoir des blocages à chaque étape, c'est dans ce cas que l'on dit que
le deuil n'est pas fait.
EXEMPLES
DE BLOCAGES :
- Dans la colère : être en colère par rapport aux autres mais aussi par rapport à soi, le deuil ne peut se faire.
- Dans le chagrin : je ne suis plus en colère, mais toujours dans la tristesse, je ressasse sans cesse le passé comme s'il était toujours existant (exemple : la mère qui va au cimetière tous les jours).
- Dans la réflexion : la colère, le chagrin se sont estompés mais reste la question : pourquoi moi ? ou pourquoi ce n'est pas à moi que c'est arrivé...
- Dans la solution : on trouve des excuses et des justifications à la situation telle qu'elle est, on essaye de s'en convaincre mais en fait on ne l'accepte pas réellement ! QUAND ON DIT « OUI MAIS... » ÇA VEUT DIRE : « NON ! » au niveau de l'inconscient !!! Ce n'est pas vrai OUI et le MAIS veut dire que l'on n'a pas encore accepté.
- Dans l'acceptation : il n'y a pas de blocage, c'est juste que quel que soit le deuil, c'est à ce niveau-là qu'il faut accepter pour guérir.
Le Deuil : aller au-delà…
Selon le décodage Biologique, le
principe du deuil est celui de la solution par dépassement complet du conflit
(conflit = ce qui nous fait souffrir). Pour faire le deuil, il faut réussir à
changer son regard par rapport à la chose qui s'est passée.
C'est justement une histoire
"D'OEIL" ! Nous avons deux yeux, donc ce peut être aussi une histoire
"DIEU" : "Ainsi soit-il !", c'est-à-dire que c'est
l'acceptation totale de ce qui est, pour que l'on puisse dire que le deuil est
fait. Il n'y a plus aucune phrase derrière. Ce qui est, est.
Tout n'est que symbolique pour le
cerveau, qui ne fait pas la différence entre le virtuel, le réel et
l'imaginaire.
Plus généralement, toute maladie est
liée à un conflit, c'est-à-dire un « ressenti émotionnel négatif ». Elle ne survient que si nous
n'arrivons pas à faire les deuils de nos faits de vie. La guérison est
liée à notre capacité de faire nos deuils quels qu'ils soient.
Laure Fontaine
Un retour à soi…
L’amour ne disparaît jamais
La mort n’est rien
Je suis seulement passé dans
la pièce d’à côté.
Je suis moi et vous êtes
vous
Ce que nous étions les uns
pour les autres
Nous le sommes toujours.
Donnez- moi le nom que vous
m’avez toujours donné
Parlez- moi comme vous
l’avez toujours fait
Ne changez rien
Ne prenez pas un air triste
ou solennel
Continuez à rire de ce qui
nous faisait rire
Souriez, pensez à moi, priez
pour moi
Que mon nom soit prononcé à
la maison comme il a toujours été.
La vie signifie tout ce
qu’elle a toujours signifié
Elle est ce qu’elle a
toujours été
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de
vos pensées simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends
Je ne suis pas loin
Juste de l’autre côté du
chemin.
Vous voyez, tout est bien.
Saint Augustin
Magnifique article ! Merci Laure :)
RépondreSupprimerTrès article Laure, affectueuses pensées, Vanessa
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