Il y a des vacances où l’on rêve de transat, de mojito bien frais et de lecture légère au bord d’une piscine turquoise. Et puis il y a les autres, celles qui ne ressemblent à rien de confortable mais qui, une fois vécues, vous transforment pour toujours. Mon choix, cet été, n’a pas été celui du cocktail à l’ombre d’un parasol… mais d’un road trip de 2600 km en moto.
L’itinéraire, à lui seul, avait de quoi donner le vertige : départ de Vertou, descente vers Bordeaux, Carcassonne, halte de trois jours à Bégur chez ma sœur, puis Montpellier, Nice pour une petite semaine chez ma tante, avant de remonter par Brioude, Poitiers et enfin, retour à Nantes. Rien qu’à écrire cette boucle, je ressens encore l’odeur du cuir chauffé au soleil, le ronronnement de la moto et… la fatigue bien sûr.
Le baptême de la chaleur : une sweat lodge sur deux roues
Dès les premiers kilomètres, nous avons rencontré notre premier adversaire : la canicule. 40° affichés sur le thermomètre, coincés dans les embouteillages, le corps enfermé dans une véritable armure. Casque vissé sur la tête, blouson renforcé, bottes en cuir. Un vrai sauna ambulant ! Mais pas celui des spas grand luxe pour le coup !C’est là que j’ai compris ce que signifiait vraiment le mot sweat lodge. Pour les non-initiés, c’est une hutte amérindienne utilisée dans les rituels de purification. On y transpire à grosses gouttes, pour libérer les tensions et nettoyer l’esprit. Eh bien, je vous confirme que j’ai été purifiée ! Mais pas assise en tailleur autour d’un feu sacré… et pas pendant 1h, plutôt serrée à l’arrière d’une moto collée au goudron bouillant, dans le vacarme d’un périphérique saturé et toute la journée !
La sueur coulait dans mon dos, mes jambes s’engourdissaient, et mes pensées passaient en boucle de :
— Tiens bon, respire…
à
— Mais pourquoi je n’ai pas pris le train ?!
Et pourtant, même dans cet inconfort, une chose étonnante se produisait : chaque goutte de sueur, chaque crampe, me ramenait à moi-même. J’étais là, présente, incapable de fuir cette réalité brûlante. Obligée d’être centrée sur mon corps pour pouvoir tenir. Et, comme dit mon beau-frère qui fait des IRONMAN, ce n'est que du mental !!
Enfin, le corps en prend un coup quand même !!
Traverser les flammes : les feux de l’Aude
Comme si la chaleur ne suffisait pas, le destin nous avait réservé une étape épique : les feux de l’Aude. L’A9 était fermée, le trafic bloqué sur des kilomètres sur la national entre Narbonne et Perpignan. Des files entières de voitures immobiles, coincées sous un ciel embrasé.
Nous n’avions pas le choix. Slalomer entre les voitures, rouler parfois sur la bande d’arrêt d’urgence, longer des fossés qui semblaient aspirer la moto à chaque faux mouvement. Et cette moto, parlons-en : 300 kilos de mécanique, de bagage, de chair et d'os que mon pilote préféré devait dompter avec une précision millimétrée.
À l’arrière, chaque mètre parcouru réveillait mes tripes. La peur, oui. Mais aussi une énergie brute, une adrénaline animale. Comme si j’étais soudain projetée dans une marche sur le feu à la Anthony Robbins. Ces moments où tu avances malgré la peur, parce que reculer n’est tout simplement pas une option.
Je me souviens encore de cette sensation : l’odeur du feu mêlée à l’essence, le ciel jaunissant par les fumées à quelques kilomètres : respiration lente à travers le casque pour maitriser l’instant. Et cette voix intérieure qui répétait : Ne pas tomber. Avancer. Fais confiance.
Nous n’avions pas le choix. Slalomer entre les voitures, rouler parfois sur la bande d’arrêt d’urgence, longer des fossés qui semblaient aspirer la moto à chaque faux mouvement. Et cette moto, parlons-en : 300 kilos de mécanique, de bagage, de chair et d'os que mon pilote préféré devait dompter avec une précision millimétrée.
À l’arrière, chaque mètre parcouru réveillait mes tripes. La peur, oui. Mais aussi une énergie brute, une adrénaline animale. Comme si j’étais soudain projetée dans une marche sur le feu à la Anthony Robbins. Ces moments où tu avances malgré la peur, parce que reculer n’est tout simplement pas une option.
Je me souviens encore de cette sensation : l’odeur du feu mêlée à l’essence, le ciel jaunissant par les fumées à quelques kilomètres : respiration lente à travers le casque pour maitriser l’instant. Et cette voix intérieure qui répétait : Ne pas tomber. Avancer. Fais confiance.
Quand le contrôle cède la place au lâcher-prise
Être passagère en moto, ce n’est pas rester passive. Le corps doit se synchroniser avec celui du pilote, suivre chaque virage, s’incliner avec justesse. Mais il y a une vérité incontournable : le guidon n’est pas entre mes mains.
Alors, après des kilomètres à me crisper, à vouloir anticiper chaque mouvement, mes forces se sont épuisées. Et c’est là que j’ai découvert une autre forme de liberté : le vrai lâcher-prise.
Faire confiance. Au pilote expérimenté. À la route. À la moto. À la vie.
Un calme surprenant s’est installé, comme une méditation en mouvement. Le bruit du vent devenait une musique et un bercement, la chaleur une présence et un état de transe, le poids de la machine une danse.
Nous devions accepter que nous ne pourrions pas tout contrôler : la météo, les autres conducteurs, les imprévus. Lui et moi, chacun à notre place, nous avons appris ensemble que la maîtrise totale est une illusion. « Voir vite, loin, large et juste » telle est la devise lorsque l’on apprend à piloter une machine comme celle là. Et bien voilà encore une belle métaphore de vivre sa vie …
Alors, après des kilomètres à me crisper, à vouloir anticiper chaque mouvement, mes forces se sont épuisées. Et c’est là que j’ai découvert une autre forme de liberté : le vrai lâcher-prise.
Faire confiance. Au pilote expérimenté. À la route. À la moto. À la vie.
Un calme surprenant s’est installé, comme une méditation en mouvement. Le bruit du vent devenait une musique et un bercement, la chaleur une présence et un état de transe, le poids de la machine une danse.
Nous devions accepter que nous ne pourrions pas tout contrôler : la météo, les autres conducteurs, les imprévus. Lui et moi, chacun à notre place, nous avons appris ensemble que la maîtrise totale est une illusion. « Voir vite, loin, large et juste » telle est la devise lorsque l’on apprend à piloter une machine comme celle là. Et bien voilà encore une belle métaphore de vivre sa vie …
La solidarité des motards : une crevaison et des anges gardiens
Comme si ce road trip n’avait pas été assez initiatique, il y a eu… la crevaison. Un matin, juste avant de repartir, pneu à plat. Panique. Tout semblait s’effondrer pour moi. Un stress en plus.
Et puis, comme par magie, des routards sont arrivés. Des hommes marqués par la route, avec leurs gestes précis, leurs regards bienveillants. Ils ont réparé le pneu "à l’arrache", avec les moyens du bord, et nous ont offert bien plus qu’une réparation : une leçon de solidarité.
Leur aide m’a profondément émue. Parce que sur la route, comme dans la vie, personne ne devrait rester seul. Il y a toujours des mains tendues. Parfois humaines, parfois invisibles. Ce jour-là, nous les avons appelés nos anges gardiens.
J’ai repensé à la série Sons of Anarchy, où les membres du club roulent ensemble, soudés par un code invisible. Bien sûr, nos vies n’ont rien de criminelles ni d’aussi spectaculaires, mais il y avait malgré tout cette même énergie tribale : le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi. Sur la route, nous n’étions pas seuls. Chaque salut venait me rappeler que nous étions reliés, que nous partagions ce langage secret, cette fraternité à ciel ouvert.
La moto m’a rappelé que la vie n’est pas faite pour être contrôlée seconde après seconde. Elle est faite pour être vécue. Intensément. Avec courage. Avec foi. Avec les autres.
Et peut-être qu’au fond, le plus beau des voyages n’est pas celui qu’on fait sur une route, mais celui qu’on entreprend à l’intérieur de soi, guidé par les épreuves, les rencontres et… nos anges gardiens.
Merci à Sergio de m’avoir emmenée et guidée dans cette « intense » et belle aventure ! Encore un truc à partager…
Et puis, comme par magie, des routards sont arrivés. Des hommes marqués par la route, avec leurs gestes précis, leurs regards bienveillants. Ils ont réparé le pneu "à l’arrache", avec les moyens du bord, et nous ont offert bien plus qu’une réparation : une leçon de solidarité.
Leur aide m’a profondément émue. Parce que sur la route, comme dans la vie, personne ne devrait rester seul. Il y a toujours des mains tendues. Parfois humaines, parfois invisibles. Ce jour-là, nous les avons appelés nos anges gardiens.
Le signe des motards : un salut, une appartenance
Il y a aussi ce petit geste, presque anodin pour celui qui le regarde de l’extérieur, mais qui dit tellement pour celui qui le vit : le signe des motards. Un simple bras qui s’abaisse, deux doigts levés, parfois juste un hochement de tête. Et pourtant, à chaque rencontre sur la route, ce salut me donnait des frissons. Comme si, l’espace d’une seconde, nous faisions partie d’une même famille, liés par le bruit des moteurs et la poussière du bitume.J’ai repensé à la série Sons of Anarchy, où les membres du club roulent ensemble, soudés par un code invisible. Bien sûr, nos vies n’ont rien de criminelles ni d’aussi spectaculaires, mais il y avait malgré tout cette même énergie tribale : le sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand que soi. Sur la route, nous n’étions pas seuls. Chaque salut venait me rappeler que nous étions reliés, que nous partagions ce langage secret, cette fraternité à ciel ouvert.
Ce que la route m’a appris sur la vie
Au fond, ce voyage n’était pas un simple périple. C’était un vrai stage de développement personnel. Chaque étape résonnait comme une métaphore de notre humanité.- La chaleur extrême : apprendre à rester présente, même quand tout en nous hurle "fuis".
- Les feux de l’Aude : trouver du courage là où l’on croyait être au bout.
- Le lâcher-prise : comprendre que la confiance est parfois plus puissante que le contrôle.
- La crevaison : accepter l’aide, reconnaître que nous avançons ensemble.
- Le salut des motards : ressentir la force d’un groupe, même dans l’anonymat.
Alors ? Serait-ce cela vivre vraiment ?
Quand je repense à ces 2600 km, je souris. Pas parce que c’était facile, mais parce que c’était vrai. Vrai dans la fatigue, dans la peur, dans l’abandon, dans la solidarité.La moto m’a rappelé que la vie n’est pas faite pour être contrôlée seconde après seconde. Elle est faite pour être vécue. Intensément. Avec courage. Avec foi. Avec les autres.
Et peut-être qu’au fond, le plus beau des voyages n’est pas celui qu’on fait sur une route, mais celui qu’on entreprend à l’intérieur de soi, guidé par les épreuves, les rencontres et… nos anges gardiens.
Merci à Sergio de m’avoir emmenée et guidée dans cette « intense » et belle aventure ! Encore un truc à partager…
Laure Fontaine
www.maison-du-soin.com
Un Retour à Soi...
www.maison-du-soin.com
Un Retour à Soi...
Très belle article sur ton expérience Laure. Merci pour ta façon à toi de nous faire ressentir tes émotions. Comme je t'ai dit tu devrais écrire un livre car tu sais utiliser les bons mots et nous emmener dans ton univers. Alain Harley.
RépondreSupprimerAmicalement.
Merci Alain ! C’est sympa 👍
RépondreSupprimerun voyage partagé et marquant une nouvelle étape, merci pour cette lecture , une des plus belle pour moi.
RépondreSupprimerEvelyne Davidson