Le jour où … je me suis rendue compte que je n’avais pas « ENCORE » fait le deuil …


Le deuil, le deuil…
Les 5 étapes du deuil… (voir mon article sur les 5 étapes du deuils ici)

« J’ai lâché… »
« Mais non, ce truc est réglé… »
« cette histoire là ?! Ah non, mais ça c’est fait…»
« Avec tout le travail que j’ai fait dessus !!…»
« Ça ?? Mais non y a plus de sujet !! »… etc …

Non, mais sans rigoler !! Vous y croyez vraiment à ces phrases-là ? Moi pas, mais pas du tout. Quand j’entends ça, j’ai vraiment envie de dire « mais vous me prenez pour une truffe ! » 

Le seul problème, bah … c’est que je me les raconte aussi ces phrases-là ! Lol !
Bah oui, plus tu les remarques chez les autres, bah c’est que tu les as aussi dans ton répertoire, bien évidemment caché dans ton inconscient et qu’en fait, forcément le deuil n’est pas fait. Plus tu le dis, moins tu l’as fait ! C’est marrant non ?! Bref … pas trop marrant en fait…

Re-Bref, semaine dernière j’étais en stage technique de 4 jours de décodage biologique, une de mes plus grandes passions, et là BINGO ! Le truc où je me disais, bon ça c’est ok j’ai fait le deuil, « j’ai teeeeeelllleeeemeeeennt » travaillé dessus !  Et vous savez quoi ? Et bien, c’est LE truc qui ressort.
En décodage Biologique on dit qu’un grand stress réveille tous les stress, alors forcément je n'échappe pas à la règle. La mort de mon père est venue réveiller des gros stress bien enfouis et notamment le conflit de PERTE, et plus précisément : Vivre la mort, ou les séparations en termes de perte.
Et ceux et celles qui me connaissent bien, savent que j’ai vécu plusieurs séparations, et dernièrement beaucoup de morts coup sur coup.
Alors oui, ce conflit est bien remonté.
La perte. Perte des personnes, perte des relations, perte de la communication, perte de l’affection, perte de l’amour.
Mais ceci ne reste qu’un représenté pour moi, en lien avec mon histoire personnelle. Tout le monde ne vit pas les séparations ou les deuils en termes de perte… 

Lorsque ma mère a fait son AVC, (rupture d’anévrisme avec hémorragie totale du cerveau) son pronostic vital a été engagé pendant 72H. Autant vous dire que le stress en termes de perte était au plus haut pour moi et ma famille. Puis après de nombreux mois elle est rentrée à la maison. Elle a des séquelles mais elle est vivante.
En 2015, ma sœur à son tour fait un AVC (à 42 ans), son pronostic vital n’est pas engagé car sa rupture d’anévrisme est une fissure et non une hémorragie, sauf que pour moi, (dans mon ressenti) cela m’en remet une couche. Quand je vois ma sœur en réa à l’hôpital, je revis instantanément l’AVC de ma mère.
Pour moi, perde ma sœur est impossible, ce n’est pas une option, comme dit une de mes amies de mon stage. Et là aussi, après plusieurs semaines, elle sort de l'hôpital...
Tout va bien! Affaire classée!

Les années passent, j’ai l’impression que ces AVC sont loin derrière moi… et je découvre ce fameux kyste à l’ovaire (conflit de perte général, et particulièrement en lien avec les enfants ou considérés comme tels pour le cerveau).
Nous travaillons en décodage durant ces 4 jours et qu’est ce qui remonte ? L’année 2016 ou j’ai aidé ma sœur à la suite de son AVC et pris soin d’elle comme si elle était mon enfant. Dans notre histoire, nous sommes hyper liées, presque comme des jumelles.
Le truc c’est que ce qui s’est engrammé dans mon inconscient c’est la perte de ma sœur le jour où j’ai su qu'elle avait fait son AVC. Comme un tatouage encore plus encré…

Je vous passe les détails des 4 jours et de toute cette histoire-là, toujours est-il qu’à ce moment-là, je prends conscience que le deuil n’est pas fait, que la chose vécue en termes de perte était encore bien présente et que la mort de mon père en a rajouté une couche bien sûr. 

Tout cela pour vous dire, que la plupart du temps, quand ces sujets que l’on croit disparus remontent à la surface, c’est que le deuil, c’est à dire l’acceptation totale de la chose, n’a pas été fait. Il faut en être conscient et être conscient que lorsque le sujet revient sous quelques formes que ce soit (mode : j’ai teeeeeelllement travaillé dessus) et bien rien est finit.

Mettre en conscience ses propres conflits non réglés en observant d'une manière objective nos propres comportements et notre façon de fonctionner, permet de les régler justement.
Cela nous permet de changer notre angle de vision, de voir un autre aspect de la situation avec une autre « paire de lunettes » et ainsi avancer sur le deuil.

Re re bref, je constate juste qu’il y a encore du boulot ! OU PAS en fait !
Parce que l’on fait ce que l’on peut et le temps fait aussi son œuvre. 

Alors pour terminer sur une note positive, car tout cela pourrait être un peu plombant, je vous dis : la vie est la vie et quoique l’on dise, quoique l’on fasse, quoique l’on « travaille », elle s’écoule et surtout elle se vit et ça c’est ce qui est.

Laure Fontaine
Un retour a soi...

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